Explosion de violence ou de sensualité



Le festival de théâtre de l’Escabeau continue jusqu’à dimanche, à Briare

Le festival de théâtre de l’Escabeau continue jusqu’à dimanche, à Briare – Thibault Chaffotte

Le 8 e festival de l’Escabeau a démarré mercredi soir à Briare avec une brillante interprétation de la pièce de théâtre d’Albert Camus, « Caligula ».

Le festival de l’Escabeau s’est ouvert dans un vent de folie, mercredi soir, avec la pièce « Caligula », d’Albert Camus, mise en scène par Emmanuel Ray et interprétée par la compagnie du Théâtre en pièces.

Mathieu Genet, splendide dans son interprétation de Caligula, passe de l’enfant à l’adulte : un moment empereur capricieux voulant remodeler le monde à sa manière, l’instant d’après sadique, brillant et contrôlé. Il évolue au milieu des courtisans qu’il manipule comme des marionnettes, jusqu’à ce qu’ils n’aient d’autre choix que de sublimer sa folie en faisant de lui-même la dernière victime.

Avec cette pièce écrite en 1938, on est dans le théâtre de l’absurde. « Caligula s’aperçoit que les hommes ne sont pas heureux. Dès lors, obsédé par la quête de l’absolu, empoisonné de mépris et d’horreur, il tente d’exercer, par le meurtre et la perversion systématique de toutes les valeurs, une liberté dont il découvrira pour finir qu’elle n’est pas la bonne », expliquait Albert Camus.

Dans un décor sombre, les dialogues philosophiques alternent avec les explosions de violence ou de sensualité. L’orgie n’est pas oubliée, avec une scène psychédélique où Caligula, se glissant dans le rôle de la déesse Vénus, se dévêtit sur scène avant de s’enduire lui-même, lentement, de vernis doré.

« Des comédiens magnifiques, une mise en scène audacieuse et très fine », complimentait à l’inauguration Stéphane Godefroy, responsable du festival. « On pose souvent la question « Peut-on faire venir l’art en milieu rural ? ». Oui, et plus qu’ailleurs même, car avec moins de salles, on a le devoir de faire une programmation exigeante, variée, forte », des pièces pour enfants aux œuvres d’art tout public en passant par les spectacles empreints d’érotisme.

Caroline Bozec
caroline.bozec@centrefrance.com