On croit ou pas au mythe de Jeanne d’Arc



On croit ou pas au mythe de Jeanne d’Arc mais sans doute ne va t-on pas voir une pièce traitant de ce sujet complètement par hasard … Et puis en dehors de toute notion religieuse, cela fait partie de notre patrimoine tant culturel qu’historique qu’on le veuille ou non. Qui mieux que Claudel pouvait alors évoquer ce personnage ? On connaît le mysticisme de cet auteur, ses envolées lyriques aussi, (parfois pour ne pas dire : souvent) lesquelles font que Paul Claudel a son public. Il attire les uns et rebute les autres mais tous unanimes s’entendent à reconnaître l’immensité de son talent.

La Jeanne que nous allons découvrir n’est plus en vie, au moment où elle s’exprime mais en revanche s’interroge, non sur sa foi mais sur sa démarche … Où et comment a t-elle puisé l’énergie lui permettant d’en arriver là, à ce don de soi absolu, jusqu’à la mort ? Or, tout comme Electre, Jeanne est jusqu’au-boutiste.

Pour l’incarner, Mélanie Pichot est parfaite, sublime de sincérité.

Pierre-Yves Desmonceaux  (frère Dominique) prête sa haute stature , sa voix superbe au phrasé impeccable, à ce personnage tout à la fois protecteur et consolateur. Et puis, il y a le lieu ! On ne pouvait imaginer plus bel écrin pour abriter ce texte. Rien que le fait d’y descendre met le spectateur en condition.

Il convient maintenant de parler de la musique. On aime ou pas Olivier Messiaen tant il est vrai qu’une oreille se cultive et certes pas du jour au lendemain. François Cornu est au piano et le metteur en scène, Emmanuel Ray a voulu conjuguer cette musique au texte. C’est sa vision des choses et nous ne saurions l’en blâmer même si aux yeux de certains ce mariage peut constituer un hiatus. La démarche n’en est que plus intéressante …

Simone Alexandre www.theatrauteurs.com  ce 20/09/12