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L’événement théâtral de la rentrée a eu lieu cet automne au CM 101 du Coudray, avec la pièce d’Albert Camus, Caligula, le temps de 14 représentations et d’autant de triomphes. Des moments de grâce qui vont se prolonger à Paris cet hiver. A l’origine de cette création de la compagnie chartraine du Théâtre en Pièces : Emmanuel Ray, un homme de théâtre qui a fait de la mise en scène une « irraison » de vivre, tant il faut un grain de folie pour monter un projet d’une telle envergure.
Il est vrai que, de tout temps, ce natif d’Antony (Hauts-de-Seine), fils d’une mère néerlandaise et d’un père français, a été animé par une haute idée de l’existence : « Quand j’étais
jeune, j’aspirais au désir de devenir une grande figure. Je voulais cette lune que veut décrocher Caligula. » Aussi, afin de devenir un de ces grands hommes qui ont fait l’Histoire, a-t-il basculé vers le théâtre : « J’avais ainsi la possibilité d’être tous ces élus à la fois. » Au cours Florent, ses mentors se nomment Francis Huster et Jacques Weber. Mais, très
vite, Emmanuel Ray est attiré vers la mise en scène : « Je concevais le théâtre dans sa globalité et j’avais besoin de diriger. De plus j’avais une peur bleue d’être sur scène. » Sans délaisser le jeu, malgré le trac qui lui torture les tripes, il se lance dans une licence d’études théâtrales puis perd 100 000 francs avec une création au festival off d’Avignon. Rien n’entrave cependant sa passion qu’il nourrit d’un nouveau projet en arrivant à Chartres comme surveillant au collège Marceau. Là où le pion va devenir roi…
PlaineVue magazine, N°14 – p56-58