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« Grandiose, magistral, époustouflant… »
Impossible d’avouer son ressenti quand s’éteignent les projecteurs sur l’énorme Caligula d’Emmanuel Ray qui se joue actuellement au mythique CM 101. Annoncé comme la pièce de la rentrée, après des mois de chantier, le spectacle est à la hauteur des attentes : exigeant, profond, cruel, passionné.
Retranchements « Je souhaite un théâtre qui nous interroge, nous bouleverse », confiait Emmanuel Ray, en ouverture de la saison passée, lors de l’ébauche du travail avec sa fabuleuse équipe de jeunes comédiens. Mission accomplie. Témoin impuissant, le spectateur plonge dans l’univers de folie, de sang et de complot qui règne sur la scène épurée. Les huit artistes, quasiment tous issus des cours d’Emmanuel Ray, ne jouent pas leur rôle, ils le vivent, ils sont habités par leur personnage. Poussés dans leurs plus profonds retranchements, ils mettent à nu leurs émotions comme ils y ont été initiés et tel qu’ils savent si bien le faire. Tout y est : la flamme dans le regard, l’angoisse sur le visage, le geste crispé, le pas précipité. On sort écorché, touché à vif, meurtri par la profondeur de jeu d’une équipe soudée avec passion autour de ce projet. Cette jeune génération d’acteurs évoque un lourd passé qui fait peur, pèse tant il reflète une douloureuse actualité. Une pièce à jouer dans les plus hauts lieux artistiques.
Ch.L.